Tildé offre un nouveau souffle à des saris indiens

Crédit : Tildé

Avec sa marque éco-responsable et éthique, Mathilde Séchet transforme les tenues traditionnelles indiennes en des pièces tendances, bohèmes, vaporeuses et uniques.

Rajasthan, au nord de l’Inde. Dans les ruelles de terre battue où se mêlent la poussière et la chaleur tropicale, les vendeurs exposent leurs innombrables tissus sur leur devanture et parfois à même le sol. Réputé pour la qualité de ses cotonnades, cet état s’est imposé comme l’un des plus grands centres de production de textile. Dès lors, c’est un feu d’artifice multicolore, semblable à la fête hindoue Holi, qui s’offre à la vue des passants. Un spectacle coloré et délicat qui n’a pas laissé insensible une touriste bruxelloise. 

Lassée de son travail de juriste, Mathilde Séchet décide de prendre un nouveau départ. En 2018, elle s’envole pour l’Inde afin de suivre une formation de yoga. Curieuse de découvrir toutes les richesses de la culture indienne, la jeune femme s’improvise une virée dans les boutiques de tissus. Une simple balade qui s’annonce comme le point de départ d’une nouvelle aventure. « Après avoir discuté avec le grossiste sur les composants et la qualité de ses tissus, il m’a ramené une quantité de saris vintage inutilisée. Déjà portées ou rejetées à causes d’un petit trou ou une tâche, ces tenues traditionnelles sont bien souvent abandonnées. Malgré ces petits défauts, j’étais émerveillée par la grande beauté de ces pièces, raconte-elle. Au début, je voulais seulement acheter quelques tissus pour confectionner mes propres vêtements. Puis je me suis dit que je pourrai en prendre davantage pour partager avec les copines. Comme je venais tout juste de quitter mon travail, j’ai pensé que cela pourrait être une bonne idée de créer plus de pièces et de les vendre par la suite. »

À la fin de ce séjour initiatique, Mathilde repart avec des idées plein la tête mais surtout avec une valise bien remplie de saris qui ne demandent qu’une seule chose : vivre une seconde vie.

Tildé : une marque écologique et éthique

Une fois de retour en Belgique, Mathilde laisse libre cours à son imagination. Devant le sari, la jeune femme s’imprègne du toucher délicat du tissu et veille à conserver toute son authenticité lors de l’étape de création. « Tildé s’inscrit véritablement dans une démarche éco-responsable, assure la fondatrice de la marque. Mes créations sont conditionnées par type de tissu que j’achète. Mon objectif est de garder la matière tout en créant des pièces agréables dans lesquelles on se sent bien. » Et interdiction de tomber dans le cliché du saroual et de la grande salopette. Mathilde souhaite transformer le sari en pièces plus urbaines. 

Ce « petit projet créatif », comme elle aime le définir, a débuté avec 70 pièces pour ensuite passer à la confection de 300 vêtements. « J’ai commencé avec des crop top (hauts cours qui s’arrêtent au niveau de la taille), des petites vestes et blouses avec des Silk saris, se remémore-t-elle. Comme je n’ai pas étudié la mode, je m’inspire en allant dans les friperies et je dessine un peu. Je me suis entourée de couturières et de modélistes en Belgique avec lesquelles je travaille sur les patrons. J’apprends tous les jours. » 

En plus de s’inscrire dans une démarche environnementale, Mathilde tient à garantir une éthique sociale. Avant que la Covid-19 ne vienne secouer la terre entière, la jeune femme s’envolait pour l’Inde afin de retrouver l’équipe de tailleurs et de couturières avec laquelle elle collabore. « Je travaille avec un atelier composé d’une vingtaine de personnes. Je discute beaucoup avec deux couturières qui font la jonction entre le master tailleur et moi, explique-t-elle. Elles apportent leur expertise sur des points techniques comme la couture tout en tenant compte de mes désirs créatifs. » De cette manière, elle parvient à produire 80 % de sa collection dans des ateliers fairtrade.

Crédit : Tildé

Tildé : des vêtements vaporeux et bohèmes

Sans fioriture, fluide et à l’esprit hippie, la créatrice de Tildé imagine des robes style flower power, des blouses légères et des des shorts fluides à partir des saris vintage. Et lorsque Mathilde se retrouve face à des chutes de matériaux, elle les transforme en handbands et autres chouchous pour garantir un minimum de déchets textiles. « Mon objectif est de proposer des collections éclectiques. Vous pouvez trouver des pièces très féminines avec les kimonos et d’autres plus androgynes avec les vestes et les bombers, détaille Mathilde. J’ai envie de pouvoir habiller chaque personne en leur offrant des vêtements qui marquent leur singularité. La marque évolue en constance grâce à l’interaction avec les clients.»

Difficile de ne pas trouver son bonheur parmi toutes ces pièces. Toujours plus créative et soucieuse d’offrir des vêtements singuliers, Mathilde souhaite développer d’autres pièces. « J’aimerai proposer des kimonos et des chemises longues que l’on pourra nouer à la taille, partage la créatrice. Il y a tellement de modèles que j’aimerai exploiter comme les pantalons larges à taille haute. Bien que ma priorité est de vendre la collection printemps-été 2021, ce ne sont pas les idées qui manquent ! »

De quoi faire voyager un peu plus votre dressing de façon toujours plus stylée et responsable.

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